Les « patients » ont défilé pendant plus d’un an à Thann, dans le Haut-Rhin. Des jeunes, des vieux, des enfants; des banlieusards, d’ici ou de Mulhouse, toute proche. Jamais de femmes seules, les recevoir sans leur mari ou leur père ne serait pas pieu. Sur une plaque, à l’entrée du cabinet en plein centre-ville, était écrit: « Thérapeute ». A l’intérieur, tout ce qu’il y a de plus médical: des gants, des bacs à déchets médicaux et 700 bistouris. Mais aussi de l’eau de Zamzam, la source sacrée de l’islam, des livres religieux, un Coran.
Dans ces locaux, « Monsieur B. » pratiquait la médecine prophétique, une médecine parallèle islamique tirée d’une lecture rigoriste des coutumes du Prophète. Elle séduit des musulmans en quête de soins jugés plus naturels et correspondant