Il est le plus grand pilote que la France ait connu en Formule 1, une icône du sport national. Quatre titres mondiaux (1985, 1986, 1989 avec McLaren, 1993 avec Williams), des courses de légende, une rivalité avec Ayrton Senna qui a transcendé les époques, une seconde vie d’entrepreneur automobile tous azimuts : à 68 ans, Alain Prost est toujours un homme pressé. Pour le JDD, qu’il lit et apprécie, il a pris le temps de revenir longuement sur sa carrière et sa vie hors du commun, tout en imaginant l’avenir du sport auto et de l’automobile en général dans une société pleine d’injonctions et de contradictions.
Avant la vie et la gloire en Formule 1, il y eut Alain Prost, gamin de Saint-Chamond, fils de fabricants de meubles, qui voulut faire plaisir à son grand frère passionné de sport auto mais gravement malade…
D’une certaine manière, c’est un exemple pour les jeunes, sportifs ou non. Il y a une vocation… Appelons ça une étoile. Le jour où j’ai commencé le karting à Antibes, un été, j’étais ado, j’avais le bras dans le plâtre et la seule chose qui m’intéressait, c’était le foot. J’avais dit à mes parents : Ils m’ont poussé à prendre le volant pour mon frère Daniel, qui avait une grave tumeur au cerveau. Je suis monté dans le kart, j’ai gagné la course avec un bras et je me suis dit :Ça ne tient à rien du tout une vie, une carrière. Ce sont des moments que je n’oublierai jamais. Je l’ai fait un peu par procuration, finalement, et ce fut assez dur pour mes parents jusqu’à son décès