Le Garçon et le Héron
Il y a dix ans, il créait la surprise en annonçant son départ à la retraite à un parterre de journalistes médusés, qui ne voulaient pas y croire. Hayao Miyazaki, le Walt Disney japonais, considéré comme un dieu vivant par tous les amoureux de cinéma d’animation, le (1988) et(2001), lauréat d’un oscar, allait définitivement raccrocher son tablier ? À l’époque, le JDD l’avait rencontré dans son atelier aux allures de chalet suisse en banlieue de Tokyo, à quelques pas du studio Ghibli, véritable fabrique à rêves fondée en 1985, qui a donné naissance à un musée et à un parc à thème au pays du Soleil-Levant. Et à la vénération éternelle des fans du monde entier qui ne pouvaient se résoudre à la décision du maître, pourtant mûrement réfléchie. Il invoquait la fatigue, l’âge, le désir de profiter et de gagner enfin sa liberté. Il signait alors qui dresse le portrait de l’ingénieur qui a conçu le Zéro, le fleuron de l’aviation nippone utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, le traumatisme de son enfance.