C’était au siècle dernier. L’arrivée d’une nouvelle génération de polardeux – Pouy, Daeninckx, Jonquet… Et parmi eux, Marc Villard, amoureux du jazz en particulier, jouant avec talent de sa petite musique qui sait trouver la note noire. en est l’exemple type: deux grandes nouvelles et six autres très courtes, quelques pages, toutes liées au jazz. Elles éclairent le talent de Marc Villard: choper le moment précis, raconter l’instant. « En danseuse » parle d’immigrés, d’entraide, d’avenir pourri; « Ciel de réglisse » d’un couple à l’arrêt, d’un amour impossible, d’une mort à la con. Plus le temps passe, plus Villard a la phrase juste, précise, simple. Il écrit au présent. Sans excès. L’amateur de musique qu’il est sait l’importance du mouvement, de la rupture et de la mélodie. Les personnages ne vivent qu’à s’occuper d’eux et de leurs proches. Mais ils fabriquent le monde sans le savoir. Villard le sait, qui s’occupe depuis longtemps de ces vies-là. Il leur donne du souffle, parfois un avenir, toujours de l’importance. Ce sont des gens d’ici, des voisins. On les croise sans les reconnaître. Mais Marc Villard est là.
Le son et l'asphalte
Oct 26, 2023
1 minute
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