HISTOIRE, INTERPRÉTATION DISCOGRAPHIE COMPARÉE
Le recueil de « vieux chants populaires allemands » publié en 1805 par Achim von Arnim et Clemens Brentano sous le titre Des Knaben Wunderhorn (Du Cor enchanté de l’enfant), fut pour Mahler plus qu’un goût littéraire: une obsession. Il en tira neuf lieder en 1887 et 1890, puis douze (réunis sous le titre Humoresken en 1899) auxquels une édition de 1901 ajoute Revelge et Der Tambourg’sell.
Entretemps, Urlicht formait le quatrième mouvement de la Symphonie « Résurrection », Es sungen drei Engel intégrait la 3e (pour laquelle il avait été composé) et Das himmlische Leben (qui n’est pas, lui, inclus dans les Humoresken de 1899) devenait le finale de la 4e. On reconnaît en outre le déhanchement singulier de Des Antonius von Padua Fischpredigt dans le scherzo de la 2e, et l’ironie de Ablösung im Sommer dans la 3e. Nous retiendrons ici les douze poèmes de 1899 (incluant Urlicht et Es sungen drei En gel) et les deux tardifs de 1901, soit quatorze lieder.
Allemagne mythique
Nourricier, omniprésent, qu’avait donc le recueil de Brentano et Arnim pour tant hanter Mahler? Il fut présenté, à sa parution au tout début du e siècle, comme « une image de la vieille Allemagne » façonnée par