’abjection traverse les époques de la politique politicienne, et le temps ne fait rien à l’affaire. Voilà peutêtre ce que Françoise Giroud s’est dit en lisant la plainte qui la visait, en ce mois de mars 1977. Désormais ministre, la grande dame de L’Express est candidate dans le XV arrondissement pour les élections municipales. Jacqueline Rochotte, Catherine Roux, Marie-Madeleine Fourcade, Claire Morandat, Marie-Claire Scamaroni et Aimé Haquart, tous médaillés de la Résistance, ont décidé de déposer plainte contre Françoise Giroud pour « usurpation de titre » : « Le nom de l’intéressée ne figurant pas dans l’annuaire des médaillés de la Résistance, l’un de nous a écrit au président de cette association, qui n’a trouvé trace d’aucun décret mentionnant l’attribution de la médaille de la Résistance française à Mme Françoise Giroud, née Gourdji », écrivent les plaignants. Les amis de Giroud tombent des nues, et notamment Michel d’Ornano, maire de Deauville et soutien de poids de la candidate : « Voici une des deux femmes les plus célèbres de France, en raison de l’action qu’elle a conduite depuis que le président Giscard d’Estaing l’a appelée au gouvernement, en même temps que Simone Veil. Et voici que, dans la campagne municipale de Paris, c’est sur elle, parmi tous les candidats, que se déchaînent les plus basses attaques. »
Françoise Giroud : vraie résistante, fausse polémique
Oct 19, 2023
2 minutes
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