Informaticien visionnaire, fondateur de Microsoft, cinquième fortune mondiale… On ne présente plus Bill Gates. Aujourd’hui entièrement tourné vers la philanthropie, le milliardaire se bat pour que les gouvernements respectent leurs engagements en faveur du développement et continuent à investir pour sauver des vies. Il n’en demeure pas moins un observateur éclairé des avancées technologiques, de leurs bénéfices mais aussi des défis qu’elles représentent.
Dans le dernier rapport publié il y a quelques jours par la Fondation Bill et Melinda Gates, intitulé Imagine a World, vous fournissez des lignes directrices pour la mise en oeuvre de plusieurs innovations destinées à sauver des vies en améliorant la santé des jeunes mères et de leurs enfants. Pourquoi avez-vous choisi de mettre l’accent sur cet objectif en particulier ? Quels en sont les enjeux pour la santé globale ?
Bill Gates Je tiens d’abord à souligner les progrès qui ont été réalisés ces dernières années en matière de santé maternelle et infantile. Nous sommes passés de plus de 10 millions d’enfants mourant chaque année au début du siècle à moins de 5 millions aujourd’hui. Cela s’explique en grande partie par l’introduction de nouveaux vaccins.
Mais ce que nous montrons dans notre rapport, c’est que, malheureusement, ces progrès se sont arrêtés. Nous disposons toutefois de nouvelles approches pour aller plus loin. En l’occurrence, il ne s’agit pas de vaccins, mais d’actions de nutrition, ainsi que du recours à différents médicaments pendant la grossesse et après l’accouchement. Cet ensemble de mesures peut améliorer les résultats obtenus jusqu’ici et littéralement sauver des millions de vies de jeunes mamans et de leurs bébés.
Il s’agit donc d’un plaidoyer pour que la santé mondiale soit financée, malgré toutes les crises que le monde connaît actuellement, afin que nous puissions retrouver le chemin de la réduction des décès maternels et infantiles. Pour l’instant, nous sommes loin des nouveaux objectifs que nous nous étions collectivement fixés en 2015. Nous nous trouvons aujourd’hui à mi-chemin de l’échéance de 2030, et nous restons