Russie contre Ukraine, Goliath contre David. Du moins, c’est ce que l’on croyait. Voilà deux ans, on décrivait l’armée russe comme l’une des plus technologiques au monde. Pour nous en convaincre, Moscou, en digne héritière de l’URSS, avait mis le paquet : shows médiatiques, avions dernier cri, missiles hypersoniques, hackers invincibles… C’était oublier un peu vite que l’Ukraine, elle aussi, avait de qui tenir. Résultat, les Russes se sont heurtés à un mur. Cette résistance doit beaucoup au peuple ukrainien. Mais, dès les premières semaines du conflit, Kiev a bénéficié de l’aide massive des Occidentaux. À commencer par le renseignement : l’Ukraine peut compter sur la technologie américaine, celle des drones, des avions et des satellites, qui permet de désigner les cibles adverses avec un maximum de précision. En face, la Russie “manque de renseignement”, constate Philippe Gros, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. “Ils ne peuvent frapper que des cibles fixes, aux coordonnées connues, ce qui limite leur efficacité. La Russie comptait en finir vite, sans grands combats… mais ses blindés et son artillerie ont subi des pertes colossales.”
Les deux armées, ou plutôt les deux blocs s’affrontent par équipements interposés., rapporte Philippe Gros. Les technologies modernes y pèsent de tout leur poids : les satellites Starlink sont utilisés par les armées pour coordonner leurs attaques, les missiles haut de gamme pilonnent les unités, souligne l’expert. Cette bonne vieille logistique ! Les canons, les batteries, les munitions, les camions… On se croirait parfois revenu des décennies en arrière. Si bien que l’on est tenté de se poser la question : à l’Est, quoi de nouveau ?