En ce doux dimanche de septembre, des slogans hostiles aux homosexuels résonnent dans le parc ensoleillé de Saraçhane, dans le quartier conservateur de Fatih, où se réunissent d’ordinaire les jeunes pour pique-niquer. Cette manifestation pour la « protection de la famille » et contre un supposé « péril LGBT », mis en avant par le pouvoir depuis quelques années, est organisée à Istanbul, à l’appel d’associations islamistes et de confréries soufies rigoristes.
Sur un écran géant, un homme arborant une longue barbe blanche et s’exprimant en anglais avec un fort accent russe exhorte la foule à combattre l’idéologie du « libéralisme global, qui veut normaliser et même imposer la perversion ». Présenté comme « conseiller de Vladimir Poutine », il