Les années passent, certains combats demeurent. En 2009, Pierre Gadonneix fustigeait les tarifs réglementés de l’électricité imposés à son entreprise, EDF. Estimant ces derniers sous-calibrés, il voulait les augmenter de 20 %. Inenvisageable, pour le gouvernement de l’époque. Vingtcinq ans plus tard, la même partition se rejoue. Inquiet du mur de dépenses à venir, Luc Rémont, nommé fin 2022 à la tête de l’électricien français, réclame plus de marges de manœuvre financières. Réponse ferme de l’exécutif: le patron a quinze jours pour revoir sa copie.
« C’est exaspérant. Une fois de plus, le (éditions du Rocher). Au siège du groupe, la tension est palpable. « Il y a en fait deux sources majeures de dissension entre EDF et l’Etat, souligne Alexandre Grillat, secrétaire national à la CFE-CGC Energies. Tout d’abord, EDF a beau être détenue à 100 % par l’Etat, il s’agit d’une société anonyme, pas d’un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic). En d’autres termes, ce n’est pas à l’Etat de piloter l’entreprise, mais à son président-directeur général. »