Voilà un livre qui traite d’atrocités oubliées sans recourir aux instruments du scandale. Un roman qui, dans la foire aux vanités de la rentrée, ne compte que sur de subtiles qualités doit s’abandonner à la magie. Accepter qu’un personnage puisse parler depuis deux endroits éloignés. Qu’un oiseau soit à la fois mort et vivant – comme le sont les disparus pour leurs proches. Accepter la coexistence du passé et du présent. Cela n’est pas difficile: le style de Han Kang neutralise toute incrédulité. Avec elle, on s’intéresse moins aux conditions d’apparition des fantômes qu’au sens donné à leur présence. Et l’on se promène, ébloui, dans ce monde de neige et de souvenirs sombres, où, comme chez García Márquez, tout semble faire métaphore.
MARQUE-PAGE par Alexis Brocas
Sep 28, 2023
1 minute
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