Plus l’on se rapproche de la Russie, plus « l’air de la guerre » se fait sentir. A moins de 100 kilomètres de la frontière, la base militaire de Tapa est suffisamment proche de l’ours russe pour que la menace soit palpable. Après tout, la guerre en Ukraine n’est pas loin : à 700 kilomètres. Aussi est-ce à Tapa que l’Otan déploie depuis 2016 un bataillon franco-britannique de 1 300 combattants (dont 300 Français) visant au renforcement du flanc est de l’Europe, décidé après l’annexion de la Crimée.
Sur le pied de guerre, la garnison ressemble à une ruche avec ses soldats estoniens, britanniques et français ; et ses (Gloire à l’Ukraine) sur son treillis, répète que les Russes ne renonceront jamais à l’idée d’attaquer, un jour, les pays Baltes. « A ce stade, notre principal travail, c’est de nous débarrasser de la peur ; et ça, c’est déjà fait : jamais nous ne reculerons ! » assène l’imposant officier à barbe de Viking.