LE SENS DU DÉTAIL
Cette ruée vers l’eau, cette hâte précipitée vers la Loire et son or poissonneux, raconte une passion : celle d’un jeune homme pour la pêche, que Maurice Genevoix décrivit en 1926 dans (Grasset), texte peu connu de l’écrivain panthéonisé, récit d’une éternelle jubilation à ferrer les gardons, les carpes et les brèmes. Près d’un siècle plus tard, le même élan pousserait-il chaque année un nombre grandissant d’adeptes de la canne à pêche à jouer du moulinet le long des cours d’eau de France ? On serait tenté de le croire : passetemps réputé peu onéreux, conciliant à la fois technique et simplicité d’accès, à jamais paré fait peu à peu sa mue. Elle modernise son profil, se glisse dans les villes, va jusqu’à éclabousser les réseaux sociaux. Et s’attire un nouveau public, plus jeune, plus connecté, introduisant de nouveaux usages. , observe Hamid Oumoussa, directeur général de la FNPF (Fédération nationale de la pêche en France). Entre 2019 et 2022, le nombre de cartes « mineurs » délivrées par la fédération a ainsi augmenté de 18 %. Une hausse atteignant les 30 % dans certaines terres traditionnelles de pêche, comme l’Aisne. Sur les quelque 1,5 million de titulaires d’une carte de pêche, 30 % ont désormais moins de 25 ans, soit près de 450 000 jeunes ferreurs de poissons.