Suspens. Les dés roulent. La blonde exulte. C’est gagné. La scène du Casino de Scorsese est devenue mythique. Comme celle où les 11 rois de l’arnaque d’Ocean’s Eleven réussissent à braquer le Bellagio, le MGM et le Mirage de Las Vegas. Pendant des années, le monde des tapis verts et des machines à sous a été le royaume du « cool », peuplé de flambeurs et de bandits géniaux. Même l’élégante cour de Louis XIV pimentait son quotidien de parties de lansquenet et de loteries. Alors, quand l’avion d’Emmanuel Macron décolle en décembre dernier pour une visite d’Etat à Washington avec un aréopage d’entrepreneurs, les pontes du jeu d’argent et de hasard font la grimace. A son bord se trouve leur rival branché, Sorare, symbole de la nouvelle génération de jeux dits du Web3. Les acteurs historiques redoutent la concurrence de ses drôles de cartes numériques à l’effigie de vrais joueurs de foot et de basket. Avec elles, les internautes composent leurs équipes de rêve et les font s’affronter dans des compétitions virtuelles. Les chances de succès de leur formation sont néanmoins liées aux performances des joueurs réels dans le monde physique. Un modèle qui a conquis le public et propulsé l’entreprise dans le cheptel des licornes françaises, ce club sélect regroupant les start-up valorisées plus d’un milliard de dollars.
Six mois plus tard, les craintes des poids lourds des jeux d’argent se
