À balancier
Pour fabriquer une horloge, prenez trois ingrédients de base : une source d’énergie, un régulateur (qui garantit un rythme régulier) et un afficheur. À la fin du Moyen Âge, de tels systèmes mus par l’eau ou le mercure activent des automates ou actionnent une aiguille unique, chargée d’afficher l’heure. Les ingénieurs de l’époque ont une idée : remplacer le fluide par un poids-moteur. Accroché à une corde enroulée autour d’un axe horizontal, celui-ci fournit en descendant l’énergie, il permet de réguler la descente du poids, grâce notamment au premier balancier de l’histoire de l’horlogerie, le foliot. Pratique et robuste, l’échappement à foliot reste néanmoins peu précis en raison de nombreux frottements entre les différentes pièces. À la Renaissance, une nouvelle technique basée sur les travaux de Galilée (1564-1642) révolutionne l’horlogerie. Le scientifique a compris que le temps de l’aller-retour (ou temps d’oscillation) d’un balancier ne dépend ni de sa masse ni de l’amplitude mais uniquement de la longueur de sa tige. Et, ainsi, qu’un pendule a son mouvement propre et quasiment indépendant. Le régulateur idéal ! Il faudra tout de même attendre près de 100 ans, en 1656, pour que le physicien Christiaan Huygens (1629-1695) utilise cette observation. Adieu les horloges de type verge et foliot qui accusent des retards de près d’une heure en fin de journée, bonjour les horloges à pendule et leurs quelques secondes à peine d’écart au quotidien. Une précision telle que l’on peut enfin ajouter l’aiguille des minutes. Les « pendules » resteront les horloges les plus précises au monde pendant près de 300 ans !