Bien des expressions de la célèbre tirade d’Hernani semblent forgées pour décrire l’art et la manière de Ferenc Fricsay (1914-1963) : « je me sens poussé / D’un souffle impétueux, d’un destin insensé […] Si parfois, haletant, j’ose tourner la tête, / Une voix me dit : Marche ! et ) et les « » ( de Brahms, en studio qui complétera celui, , de notre Discothèque idéale), ou encore un miraculeux. Ainsi que des gravures légendaires : les concertos de Bartok avec Geza Anda, les Kodaly d’anthologie (dont l’ultime de 1961), les Mozart, Dvorak et Smetana – s’il faut absolument départager les versions de 1953 et 1959, nous préférons la exempte de toute lourdeur qui se pare en bien des endroits de teintes mendelssohniennes. Parmi les incursions dans la modernité, priorité à la cinématographique de Werner Egk, au pétulant et lyrique de Gottfried von Einem (Fricsay avait assuré à Salzbourg la création de en 1947). Côté français, nous goûtons particulièrement un (avec Lamoureux) acéré, restituant la part de terreur et de désordre magique que narre la ballade de Goethe, un fastueux ballet de (avec le RIAS, stéréo grandiose). Réécoutons encore : elles nous prouvent que même quand la distribution n’est pas la meilleure imaginable, Fricsay la transcende par une direction partout captivante.
Une force qui va
Aug 24, 2023
2 minutes
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