Touriste dans la zone démilitarisée, Travis King a foncé droit vers la Corée du Nord. Une première en quarante ans
Pas question pour l’Amérique de le considérer comme un prisonnier de guerre
Par Loïc Grasset
Au sortir de Séoul, sa bambusaie de gratte-ciel, son entrelacs de néons et sa frénésie, il faut prendre la direction du nord. Sur le flanc gauche de l’autoroute, la campagne… hérissée sur des kilomètres de grillages métalliques surmontés de barbelés. Les paysages champêtres se succèdent, collines et rizières, puis check points, mitrailleuses enfouies sous les frondaisons, énormes blocs de béton antichars disposés de part et d’autre de la route. Nous pénétrons ensuite dans la DMZ, la zone démilitarisée, langue de terre qui scarifie la péninsule d’est en ouest sur 247 kilomètres et sépare ainsi les deux Corées. Un espace rendu à la nature, où sont réapparues des espèces endémiques que l’on croyait disparues comme l’ours noir, la grue à couronne rouge ou le léopard de l’Amour… Au bout de ce voyage fantastique, hors du temps, apparaît Panmunjom, littéralement le magasin de portes en planches de bois. Quand