Jean Bourcart
Perrin, 368 p., 24 €
C’est un bien beau livre que nous offre Jean Bourcart, et d’abord parce qu’il porte sur un homme fait « d’un métal, l’usage que leur prévoient les grands chefs et plaide pour la constitution de grandes unités blindées autonomes. Il obtient, trop tard, la formation de quatre DCR, dont il est le principal organisateur en sa qualité de chef du Groupement cuirassé. De Gaulle sert sous ses ordres avant et pendant la campagne de France. La seconde partie de l’ouvrage, absolument passionnante, décrit l’itinéraire d’un général retiré dans l’Ain mais qui maintient actifs tous les contacts qui pourront, le moment venu, œuvrer à la lutte contre l’occupant. C’est à lui que de Gaulle confie l’organisation de l’Armée secrète qui doit regrouper les moyens militaires des divers mouvements de résistance. Dans cette tâche, Delestraint rencontrera l’opposition quasi constante d’Henri Frenay, chef du mouvement Combat qui, pourtant, l’avait recommandé à de Gaulle. Les réussites mais aussi les échecs, le peu de disposition du général pour la vie clandestine, la trahison, la déportation puis l’assassinat final sont narrés sobrement, avec précision et une sympathie pour Delestraint que l’on est heureux de partager. Son entrée au Panthéon, en 1989, a compensé en partie la faiblesse du souvenir qu’il a laissé aux Français.