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QUAND L’EUROPE S’ÉVEILLERA
Certains se souviennent des mises en garde un peu dérisoires des années 1980 contre le “péril jaune”. À l’époque, il était question du Japon, de ses magnétoscopes (arrêtés à Poitiers, façon Charlemagne !) et de ses voitures, contre lesquelles bataillait Jacques Calvet, alors patron de PSA. On a oublié, depuis,siècle, signe que la crainte des Occidentaux face à une potentielle montée en puissance des grandes nations d’Asie ne date pas d’hier. Avait-on raison de craindre une domination japonaise à la fin du siècle dernier ? A-t-on plus de raisons encore d’être terrorisés aujourd’hui par le risque d’une mainmise chinoise sur l’économie mondiale ? Je me garderai bien d’une analyse géopolitique globale, hors de portée de mes compétences et des sujets qui nous occupent. Mais si l’on se focalise sur l’automobile, on remarque que Toyota est devenu le premier constructeur mondial. Et que lui et ses compatriotes ont balayé les géants américains, ci-devant rois du monde automobile, sur leur propre sol. Ce séisme industriel américain nous est un peu passé au-dessus de la tête. L’industrie automobile européenne a beaucoup mieux résisté sur son territoire. Impossible, en revanche, de passer sous silence le bouleversement qu’ont provoqué en Europe les industries japonaises de la photo, du son, ou de la moto, par exemple. Ensuite, est venu le temps de la Corée du Sud. Points communs préoccupants du Japon et de la Corée : leurs propres marchés intérieurs ont su rester impénétrables aux produits occidentaux.
