Dans une ruelle d’une cité de terre crue, la médina de Tiznit, une lourde porte séculaire s’ouvre sur une bâtisse empreinte de poésie. À l’entrée, une collection de bijoux et de textiles berbères jouxte des outils traditionnels des « maâlmines » (maîtres-artisans) et une matériauthèque: chaque échantillon mis au point pour un chantier est conservé. Une enfilade de couloirs nous conduit de cours intérieures en espaces de vie et de travail, où circulent l’air et la lumière. Ce cocon dont les murs protecteurs vous enveloppent de fraîcheur et de douceur est la demeure de l’architecte Salima Naji(1) qui en a fait le laboratoire d’un matériau universel, vivant et esthétique: la terre crue.
d’une mère française et d’un père marocain, elle grandit à Kénitra et passe ses vacances entre les vallées présahariennes qui lui révèlent l’africanité profonde de son pays natal, et le Tarn de ses grands-parents, autre territoire du pisé. Mais c’est un premier voyage au Mali, en 1995, qui lui fait découvrir : Parcourir la région Souss-Massa, qui s’étend du littoral