«LA FRANCE VIT SON MOMENT GEORGE FLOYD », pouvait- on lire dans le magazine américain Newsweek quelques jours après la mort de Nahel, tué par un tir policier le 27 juin, à Nanterre. Le parallèle avec la situation américaine a parfois été poussé jusqu’à l’absurde, notamment concernant le racisme que certains jugent « systémique ». Mais si la France charrie son lot de travers, elle n’est pas l’Amérique, où le racisme institutionnalisé a longtemps perduré, au point d’avoir durablement marqué l’organisation de sa société. Reste qu’une partie de la gauche militante française semble inscrire ses revendications dans le sillage du slogan Defund the Police (« Cessez de financer la police »), porté par le mouvement Black Lives Matter après la mort de George Floyd lors d’une interpellation policière, en 2020. Le principe : réduire les financements des forces de l’ordre, voire en supprimer certains corps jugés violents ou racistes.
En France, ces propositions sont majoritairement soutenues par la sphère anticapitaliste, qui considère la police comme le bras armé du pouvoir. Chaque bavure policière étant l’occasion de remettre une pièce dans la machine. Le syndicaliste Anasse Kazib, à la tête du mouvement Révolution permanente, prône ainsi la dissolution des corps spéciaux dont la BAC, la Brav-M,