Une robe aux finitions exquises, une jupe soyeuse aux motifs précieux, un chemisier taillé au plus près du corps dans la meilleure des étoffes: il suffirait de peu pour que ces mêmes descriptions rejoignent le champ lexical de la critique gastronomique, tant certaines assiettes semblent nées de doigts d’agiles dentellières, d’une vision esthétique aspirant à l’émerveillement, de la quête de la forme parfaite. “Cette analogie est une évidence pour moi, abonde Pascal Barbot, chef de l’Astrance (une étoile au Guide Michelin a salué la réouverture de son restaurant mythique, quelques mois après son déménagement, ndlr). On évoque toujours des savoir-faire dans ces deux métiers. Pour parler de la cuisine française, on peut s’inspirer des artisans, des céramistes, des couteliers, de ceux et celles qui font les nappes, les porcelaines, le guéridon… tout ce qui fait l’art de recevoir à la française. Dans le luxe, les petites mains, le sourcing des matières premières sont aussi au centre du propos. Dans les deux mondes, ce sont des bases solides sur lesquelles s’appuyer pour créer et imaginer, où plusieurs métiers se rencontrent.” Au piano de l’Arpège, qui fêtera bientôt 30 ans de trois étoiles, Alain Passard confirme cette intuition: “Ce sont deux métiers très similaires: dans l’approche des saisons, des besoins et des appétits. J’aime cette nuance: le couturier en été travaille des étoffes rafraîchissantes. Nous, cuisiniers, nous avons le concombre et la tomate qui nous désaltèrent.” Il complète: “Nos chiffres en cuisine,
cuisine et COUTURE l’excellence en partage
Jul 10, 2023
8 minutes
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