Prigojine a fait vaciller Poutine en occupant Rostov. Une opération avortée. Mais un vrai camouflet pour le Kremlin
Sous les yeux des habitants ébahis, les mutins font main basse sur la ville
Le putsch a failli réussir. Mais la classe politique, sous pression de Poutine, n’a pas suivi
Par Ksenia Bolchakova et Alexandra Jousset
Et si le bombardement de 30 soldats de Wagner par les forces armées russes, qui a déclenché la « marche pour la justice », l’avancée d’une colonne de blindés vers Moscou, n’avait été qu’un prétexte, le signal du début du soulèvement organisé par Prigojine ? Très rapidement, des sources au sein de l’administration française et l’analyse des métadonnées de la vidéo du prétendu pilonnage de la base de Wagner permettent d’envisager cette hypothèse. Nous découvrons que cette vidéo a été créée le 23 juin à 19 h 58, et diffusée à 19 h 59, une minute plus tard, à peine. La réaction de Prigojine à cette « attaque », publiée dix minutes après, et le communiqué du conseil des commandants de Wagner sont deux messages audio dont les métadonnées ont été soigneusement effacées par un éditeur attentif…
Prigojine, connu pour sa maîtrise parfaite des méthodes de désinformation, aurait préparé ces publications en amont. Elles auraient fait partie d’un plan de communication visant à justifier son putsch aux yeux de l’opinion publique russe. Plusieurs sources affirment également que la force Wagner avait réussi à constituer un stock d’armes conséquent pour l’occasion, en s’appuyant sur son réseau de bureaux de recrutement, ouverts dès le mois de janvier dans toutes les régions du pays. Malgré les dénégations du « cuisinier de Poutine », il apparaît que les événements de vendredi et samedi étaient prévus, orchestrés, et qu’ils auraient eu pour but de renverser le président en place, Vladimir Poutine. Son opération n’était ni un coup de sang ni un simple coup de com. Les Occidentaux auraient été au courant de ce plan depuis plusieurs semaines, l’information ayant été partagée à haut niveau entre Américains et Français. Pour éviter de compromettre les sources à l’origine de