Tout commence par une invasion silencieuse. Les réseaux de distribution sont infiltrés, puis percés, avant d’être détournés au profit de l’envahisseur. Non, il ne s’agit pas là des agissements d’un malfaiteur, mais du plus beau hold-up jamais perpétré dans la nature : celui d’un embryon humain qui se connecte sur la circulation sanguine maternelle, afin d’y trouver de quoi s’alimenter et croître jusqu’à la naissance.
L’opération doit son succès à un organe essentiel : le placenta. En forme de galette, il joue l’interface entre le système sanguin de la mère et celui de l’enfant. Son développement restait mal connu… jusqu’à aujourd’hui. Pour la première fois, une équipe britannique a en effet réussi à en cartographier toutes les étapes, des premières cellules qui se multiplient à la surface de l’embryon à leur pénétration dans la muqueuse utérine, où elles “branchent” le bébé sur les artères maternelles.
Quand le sang maternel se déverse dans le placenta, c’est un moment critique pour la mère et le bébé