En quelques chiffres, les insectes paraissent doués de capacités phénoménales. Outre le fait qu’ils subissent une complète métamorphose entre les stades larvaire et adulte, ils ont développé au cours de leur évolution la capacité de voler – vol multidirectionnel, stationnaire –, de sauter, de détecter les phéromones, de disposer d’une vision élaborée au-delà de notre spectre du visible, d’émettre de la lumière… “Leur lignée remonte à plus de 400 millions d’années [479 Ma, selon une étude internationale publiée en 2014 dans Science, NDLR]”, souligne Philippe Grandcolas, directeur adjoint scientifique de l’institut Écologie et Environnement du CNRS.
“Ils ont développé des mécanismes divers d’une efficacité redoutable, de plusieurs manières. Leurs capacités extraordinaires sont le fruit de cette évolution.”
Les livres de l’entomologiste François Lasserre, commeou (éd. Delachaux et Niestlé) regorgent de records. On y trouve par exemple d’incroyables vitesses de vol : le taon, un diptère, peut atteindre 145 km/h, tandis qu’une abeille domestique volera à une vitesse entre 8,6 km/h et 50,4 km/h. Parmi les lépidoptères, ce sont les noctuelles (papillons de, et 80,2 km/h pour le sphinx dont la vitesse moyenne lors des migrations est de 50 km/h (sphinx du liseron). Ces vitesses impressionnantes comparées à la taille des insectes qui les atteignent varient en fonction de la vitesse du vent, des radiations solaires, du taux d’oxygène dans l’air… Elles permettent des migrations rapides pour nombre d’entre eux, comme les monarques. Ces derniers ne sont, cependant, pas les plus rapides. En effet,(Vanessa cardui), précise François Lasserre,
