Foo Fighters
But Here We Are
SONY
★★★½
Un album comme une piqûre de rappel, renouvelant l’adage voulant que c’est souvent dans l’adversité que la créativité s’exprime le plus ouvertement, comme portée par une dimension cathartique. Les disparitions de Taylor Hawkins, le batteur des Foo, et de Victoria Grohl, la maman de Dave, à quelques mois d’intervalle à peine, But Here We Are… ne pouvait pas être “que” le onzième album de l’équipée emmenée par l’ancien batteur de Nirvana depuis bientôt trente ans maintenant. Un trauma à vif, permanent, jaillissant tel un magma volcanique plus de trois quarts d’heure, en guide l’écoute. Comme si rien ne changerait plus dans cet inéluctable atteint, il s’explose les cordes vocales avec moins de retenue que d’ordinaire, privilégie ailleurs des consonances plus pop (“Hearing Voices”), en survole d’autres presque reggae (“Nothing at All”) ou s’aventure en terrain à la lisière du psychédélique (“Show Me How”).
Par la force des choses, et bien au-delà de ce qu’il est amené à exprimer dans l’immédiat, ainsi qu’à démontrer à l’instar des dix minutes prenantes de ce “The Teacher” tel un ultime adieu (au grand jour) à une mère dont l’enseignement était la raison d’être, But Here We Are se veut l’amorce d’un nouveau départ. L’arrivée de Josh Freese derrière les fûts ayant officiellement entériné celui-ci il y a quelques semaines. The show must go on, the fight must go on… XAVIER BONNET
Voivod
Morgöth Tales
CENTURY MEDIA/SONY
★★★½
L’OVNI DU MOIS
Voivod rejoue Voivod
quarante ans d’existence, évite le best of en proposant de nouvelles versions de titres au contraire obscurs ou oubliés. Osé, mais tellement plus intéressant. On n’échappe quand même pas à une nouvelle version de “Condemned to the Gallows”, de la compilation qui les Ce seizième album studio permet principalement la réécoute de morceaux des premières vies du groupe, mais invite Jason Newsted sur “Rebel Robot”, tout en citant Iron Maiden ou Judas Priest (“Nuage Fractal”, “Rise”), jusqu’à “Thrashing Rage”, entre punk et prog’. Servi par la production de Francis Perron et le mastering du sorcier Maor Appelbaum, le groupe a toujours de quoi étonner et on adore!