IL ARRIVE PARFOIS qu’une bribe d’information vous prenne au dépourvu. Comme celle-ci: Paul Simon – musicien synonyme de l’effervescence de la banlieue new-yorkaise, où il a grandi dans les années 1950, fils de parents juifs hongrois, passionné de basket-ball – vit dans un ranch au Texas. Dans un ranch. Au Texas.
C’est dans cet endroit particulier que Paul Simon a accordé cet entretien. Surprenant de voir que ce libéral de la côte est a troqué la vie citadine, laquelle a tant inspiré ses écrits, pour les grands espaces du Lone Star State (de l’emblème du drapeau texan, au sud des États-Unis). Et même déconcertant. Pourtant, nombre de raisons expliquent cet étonnant isolement dans cet endroit où le seul son, à l’exception du chant des oiseaux, est celui du silence. L’autre cause est à chercher du côté de la santé du songwriter. Et notamment le risque redouté par tous les musiciens. Au cours de cette conversation, Simon a révélé qu’il a soudainement perdu l’ouïe d’une oreille, ce qui explique son besoin de paix et de tranquillité. Et puis il y a les intimations de la mortalité qui traversent, et son remarquable élan de créativité en fin de carrière.