L’éblouissante actrice s’est muée en militante politique radicale contre le machisme du cinéma. Nous l’avons croisée au Québec. Méconnaissable
Comme un coup de tonnerre dans une gloire sereine, elle se coupe les cheveux et passe à l’offensive
Il y a trois ans, elle s’autorisait encore la robe du soir, les stilettos, et signait avec la plus grosse agence de Hollywood. Couronnement d’un CV sans faute pour cette autodidacte devenue muse d’un cinéma d’auteur engagé. À 26 ans, celle à qui l’on prédit une carrière à la Isabelle Huppert a déjà quatorze films et deux César à son actif. Intrinsèquement insurgée, elle a soutenu le candidat de Révolution permanente, groupuscule trotskiste issu d’une scission du NPA. Aujourd’hui elle annonce : « Je pars, je me mets en grève ! » Et écrit son propre rôle.
Une syndicaliste exulte : « Elle m’a replongée dans mon époque MLF… On disait, avec feu, pas mal de conneries, en mélangeant tout ! »
On a retrouvé le soldat Haenel à Montréal. Samedi 3 juin, 13 heures, elle se tient sur la scène d’une petite salle du Quartier général du Festival TransAmériques. Celle qui, à 11 ans, décrochait son premier rôle, à 25, son premier César, à 26, le deuxième, et annonçait renoncer au cinéma à