Pour savoir comment se porte l’édition photographique en France, nous avons interrogé les principaux intéressés. Sur l’état du marché, si 23 % considèrent que le secteur est satisfaisant, ils sont 54 % à penser qu’il est fragile, et 23 % alertent sur le fait que l’édition photo est en danger. D’ailleurs, auprès de ces mêmes éditeurs, 13 % n’arrivent pas à atteindre l’équilibre financier. Au vu de ces premiers résultats, il est donc surprenant de constater qu’il n’y a jamais eu autant de livres photo édités chaque année. Comment expliquer ce paradoxe ? Cela viendrait-il d’une saturation du marché ?
La publication d’un livre joue un rôle important dans la carrière d’un photographe contemporain. Clément Chéroux, directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson et conservateur du département photo du MoMA à New York, me l’avait confié lors d’un entretien au moment d’intégrer la fondation. À choisir, aujourd’hui, les photographes préfèrent éditer un livre plutôt que d’être exposés. Mais voilà, nombreux sont les photographes à faire face à un marché déjà très tendu et à un nombre d’éditeurs limité qui ne sont en mesure d’accepter que quelques projets par an. C’est pour cela qu’ils sont toujours plus nombreux à éditer eux-mêmes leurs ouvrages. L’imprimeur français Escourbiac développe de plus en plus un accompagnement auprès des photographes dans leurs projets d’autoédition. Si les photographes ont le financement nécessaire à la concrétisation de leur projet, il est essentiel