Elles ont poussé à l’entrée de nos agglomérations, dans ces no man’s land ultra urbanisés mais très peu peuplés entre ville et campagne, où les ronds-points sont rois et les trottoirs quasi inexistants. La plupart des habitants des grandes métropoles ne connaissent pas le nom de l’enseigne, sans même parler du concept, quand les résidents des zones rurales ou semi-rurales sont capables, à peine la marque évoquée, d’en vanter les mérites. Elles, ce sont les boulangeries Marie Blachère, mais aussi les établissements Ange ou Louise, suivant les régions. Inexistants il y a dix ans, ces réseaux de taille industrielle mais d’apparence traditionnelle ont pris d’assaut une France motorisée et soucieuse de son porte-monnaie. Soulignant au passage nos contradictions contemporaines et la fracture entre deux mondes. Entre volonté de manger « vrai » et tendance à consommer uniformisé, entre rêve de centres-villes vivants et incapacité à renoncer à la voiture, entre défense revendiquée du « petit » commerce et fréquentation assidue des « gros ».
Il y a une décennie, le nom de Marie