VIGIE DU DESIGN
Architectedesigner aux pratiques à la croisée de l'anthropologie, de la sociologie et de l'écologie, Matali Crasset, invitée à penser l'événement, formule un parcours vibrionnant, . Elle préfère en appeler aux artistes, insistant sur leurs visions anticipatrices. Le quartier Saint-Cyprien choisi pour cette édition devient un laboratoire à échelle humaine, invitant . En Aux Abattoirs, musée et fond régional d'art contemporain, elle invite trois femmes artistes octogénaires qui interviennent sur le végétal, l'animal, la terre. Marinette Cueco, avant-gardiste de l'art écologique, tisse ce qu'elle cueille, réactivant des pratiques ancestrales, Claudine Monchaussé sculpte des totems bienveillants dressés face à de véritables menhirs, Cornelia Hesse-Honegger, illustratrice scientifique, dessine des insectes mutants soumis à de faibles radiations autour des centrales d'Ukraine, de la Hague et du Japon. Deux autres artistes de la génération Millennial les rejoignent. La première, Juli Susin, avec un film sur un chaman, la seconde, Popline Fichot sur la puissance de la fulguration. Les dessins caustiques de loups nageant dans la Garonne de l'illustratrice Camille Blandin et ceux de Pierre La Police d'hommesmaïs circulent dans les rues sur des mats fixés à l'arrière des vélos. Sous le dôme de la chapelle de la Grave, Camille Grosperrin et Julien Desailly signent leur première collaboration: une installation à la fois sculpturale et sonore. Résonnent ainsi ensemble le bois et un mobile de céramique reprenant des motifs liés à la faune et à la flore de la Garonne, notamment l'anguille. Réapparaissent aussi les moulins à nef, moulins flottants fonctionnant à l'eau, installés sur un bateau dans un cours d'eau, pouvant donc se déplacer pour profiter du meilleur courant, et le carrelet de Garonne, plateforme pour pêcheurs, qui accueillent débats et ateliers. Au sein de l'hôpital de la Grave, le Jardin aux Herbes de Sainte-Monique est réalisé en commun avec le personnel hospitalier, les patients et les étudiants de l'École nationale supérieure d'architecture de Toulouse. Ces quelques temps forts de la manifestation sont autant de graines ensemencées pour , post-anthropocène.