Au cours des derniers mois, Torrey Smith a avalé 17 gélules motorisées pour explorer son estomac. Cet ancien ingénieur aéronautique est le cofondateur d’Endiatx, une start-up californienne qui veut révolutionner les endoscopies digestives. Aujourd’hui, celles-ci nécessitent l’introduction d’une fibre optique dans l’oesophage, une procédure qui se fait à l’hôpital, sous sédation. Dans le scénario imaginé par Endiatx, le patient avale une pillbot à usage unique, guidée via le smartphone du médecin qui visualise les photos prises en continu. Dévoilée fin mai à l’Asia Summit on Global Health à Hongkong, la gélule a une coque transparente qui révèle son degré de miniaturisation: micromoteurs à jets d’eau servant au déplacement, caméra, diodes pour l’éclairage et batterie.
Si Endiatx est légalement américaine, dans la pratique elle est déjà asiatique. Tous les composants de la sont fabriqués à Shenzhen, l’immense zone manufacturière située en face de Hongkong. Le financement est assuré en partie par Verge HealthTech, un fonds de capital-risque basé à Singapour. Sa directrice, une Hongkongaise formée à Stanford, ne cache pas que la start-up vise aussi le marché asiatique. « Pour nous, ce nouvel ensemble économique que l’on appelle la Greater Bay Area est une formidable opportunité: 86 millions d’habitants et un PIB de 1 700 milliards de dollars par an, avec un accès vers la Chine continentale au nord, et le reste de l’Asie au sud… »