Le temps passe… Pour tout le monde. Et surtout pour Esther, l'héroïne en chair, en os et en bande dessinée de Riad Sattouf, dont il chronique l'existence », les garçons l'intéressent et la déçoivent, les copines sont tout pour elle, Poutine lui fait peur. Une page par chronique, prépubliée dans entre octobre 2021 et octobre 2022. Il y est question des parents, des études, des soirées , du bac de français… On retrouve bien sûr le trait incarné de Riad Sattouf, à la fois cartoon et crobard; peu de décors et priorité à la situation. Mais surtout, peut-être plus que dans son grand succès , c'est le talent de dialoguiste de l'auteur qui retient l'attention. Accrocher la bonne expression des « djeuns » est un exercice que Sattouf maîtrise depuis longtemps. Dans ce tome 8, il est à plein régime. Et l'on se rend compte d'une évidence: plus que tous les dictionnaires du monde, plus que les études sociologiques savantes, racontent une époque. Un jour les historiens étudieront cette série, . Et retrouveront peut-être leur propre adolescence. Ce n'est pas la moindre des qualités de cette BD que d’être déjà un classique et le témoin d'un monde.
