Il y a juste vingt ans, Trevor Pinnock confiait les rênes de son ensemble à Andrew Manze après trois décennies de bons et loyaux services. Si le claveciniste, qui avait fondé The English Concert en novembre 1972, rencontre dès 1973 Andreas Holschneider, le maître d’œuvre d’Archiv Produktion, ce n’est qu’en 1978 que commence la collaboration avec la la version d’Harnoncourt, antérieure de huit ans; mais ce dernier a bien vieilli, quand Pinnock et les siens semblent mieux supporter le poids des ans, grâce en particulier à leur maîtrise technique, leur finesse, « un style d’une admirable netteté plastique sans l’ombre d’une lourdeur ». Ces caractéristiques, cette inaltérable perfection du style, on les retrouve un peu partout dans les quatre-vingt-dix-neuf galettes ici rassemblées. D’où plusieurs versions de référence. Chez Vivaldi, de 1981 (avec Simon Standage comme soliste) demeurent « d’un classicisme épanoui » et « indémodable » (Roger-Claude Travers).
