Vous avez pris en charge le French Heritage Language Program (FHLP) en 2019. Pourquoi cet engagement?
En tant que Sénégalaise j’aime plus le français que les Français, pour paraphraser notre ancien président Abdou Diouf. Les États-Unis représentaient aussi ma deuxième expatriation, après la France, puisque je suis née à Dakar où je suis restée jusqu’à mes 16 ans. En plus de me permettre de continuer à demeurer dans cet univers de la francophonie sur le sol américain, le FHLP m’a permis de servir un public qui me ressemble, des immigrés d’Afrique francophone et d’Haïti, scolarisés en anglais dans des écoles publiques. C’était le poste rêvé qui permettait une connexion personnelle et culturelle avec mes origines et la possibilité de contribuer à un autre enseignement francophone. Mes enfants sont nés aux États-Unis et je me suis rendu compte du combat quotidien qu’était le maintien de la langue française dans leurs échanges. Mais ne plus la parler signifiait qu’ils ne puissent