Pendant l’Occupation, un voyageur prend chaque semaine l’autocar entre V. et A. Comme Gracq qui, à cette époque, faisait la route entre Varadesl’effet d’un changement de dimension: à mesure qu’il approche de la maison, il bascule dans un univers sensuel et étrange. C’est une variation sur un thème cher à Gracq, le pas de côté, la parenthèse, liée à un moment (les vacances d’été d’) ou un lieu (la forêt, le château, ou ici la maison), qui rend le personnage disponible, prêt pour le dépaysement, voire le fantastique. L’éditeur propose en fin de volume un fac-similé des deux manuscrits, la version de travail et la version mise au net. Ces documents permettent d’étudier les hésitations de l’auteur, ses choix, le travail de l’écriture. Dommage qu’il faille s’armer d’une loupe pour les déchiffrer, et que rien ne soit précisé dans la postface, par ailleurs fort intéressante, sur la redécouverte de ce manuscrit.
