Perec, de A à W

La vie de Georges Perec a déjà été décortiquée en détail par l’universitaire britannique David Bellos dans sa biographie monumentale du début des années dans la Pléiade, en 2017), Claude Burgelin propose une biographie d’un type un peu différent. n’omet aucun élément du matériau biographique, mais privilégie l’analyse de l’œuvre. Chaque livre de Perec est traité comme une date clé dans sa trajectoire, et donne lieu à des développements passionnants, comme autant de petites monographies distinctes. À cause peut-être de l’époque de leur amitié, c’est surtout le Perec des années 1965-1975 qui semble intéresser l’auteur, celui des , de et de , plus que l’expérimentateur ludique de la période ultérieure, qui triomphe avec . C’est pourquoi, peut-être, il a choisi pour la couverture une photo de Perec quasi juvénile, en 1965, avant l’apparition de l’emblématique barbichette et des cheveux bouclés. De quoi rendre justice à la complexité et à la variété de l’œuvre de Perec, dont on ne retient parfois que les exploits oulipiens, tout en attirant l’attention sur les aspects tourmentés et sombres de sa personnalité, cachés au regard, mais qui affleurent partout dans ses textes.