AUDREY SOVIGNET
Il semble que le mot fasse aujourd’hui florès, mais plus encore la chose. C’est que l’une ne va pas sans l’autre, et tous les deux à un degré d’intensité peu commun. La nouveauté de l’année 2022 est connue: un jour de février, la guerre se serait réinvitée en Europe. Le constat n’est pas faux - on y reviendra - et les ondes deEn grec ou en latin, en germanique ou en arabe, en sanskrit ou en chinois, on nous parle d’un affrontement physique, affaire de paroles et de gestes, mais toujours, si peu que ce soit, organisé, supposant un ordre supérieur un commandement, une stratégie - et un ordre inférieur - une hiérarchie, une tactique. Rien qui tranche avec l’organisation des sociétés anciennes, régies par des formes d’autorité et de violence qui appartiennent au même ordre. Jamais, dans ces sociétés qui résument l’essentiel de l’histoire humaine jusqu’à ces derniers siècles, la guerre ne fait tache. Elle n’est jamais qu’une variante différemment ordonnée de la violence sociale.