Développée dans la thèse de Walter Scheidel a de quoi bouleverser notre sens de l’engagement politique. Selon le spécialiste des civilisations antiques, il ne saurait y avoir de réduction significative des inégalités socio-économiques sans le déchaînement d’unepour reprendre l’expression du sociologue Louis Chauvel dans sa préface à l’édition française. Filant la métaphore biblique, Scheidel fait prendre à cette violence les figures des : la la et – non pas notre Covid-19, mais les épidémies prémodernes qui ont fait des Autrement dit, si l’on exclut la période de la chute de l’Empire romain, celle de la peste noire du Moyen Âge et celles des deux guerres mondiales, le mouvement général des civilisations humaines n’aura été guidé en temps de paix et malgré l’éclosion de l’idée démocratique, que par ce qu’il appelle une . Loin des vulgates marxistes ou révolutionnaires, l’historien ajoute que la violence échouerait le plus souvent à réduire les déséquilibres sociaux dans nos sociétés. Ainsi, la guerre franco-prussienne de 1870 n’aurait pas remis en cause les disparités de richesses. Il faudra attendre le premier conflit mondial, ses faillites monumentales et ses impôts sur les profits de guerre pour que les inégalités de patrimoine et de revenu se rétractent un peu. À l’appui de sa thèse, Scheidel n’hésite pas à confronter des civilisations apparues à des moments différents ni à s’appuyer sur des outils de mesure économique contemporains – tel le coefficient de Gini. À l’arrivée, le constat de Scheidel est de nature à faire réfléchir tous les démocrates et pacifistes.
Walter Scheidel - Thomas Piketty Luttes capitales
Nov 25, 2021
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