Scénariste argentin de bande dessinée, Héctor Germân Oesterheld - né en 1919, enlevé en 1977, disparu en 1978 - est l’auteur de série de science-fiction narrant dont la deuxième version, illustrée par Alberto Breccia, ne cachait rien des penchants anti-impérialistes de son créateur. Ce dernier, un membre du mouvement militant péroniste des Montoneros qui travailla notamment avec Hugo Pratt, connaîtra, avec sa famille, un destin funeste au sein d’une cité livrée aux pâles démons de la dictature. Léo Henry le fait revivre au cœur d’un fascinant objet littéraire non identifié, à la saveur bolanesque, mêlant enquête, reportage, rêverie et divagation, et attaquant, comme tout bon livre de SF, la vérité par sa face cachée. Arpentant la ville en chair et en pensée, l’écrivain questionne, relève des indices, convoque l’ambigu Borges et offre la parole à ses créatures… avant de se mettre lui-même en scène lors d’un mémorable apéro récapitulatif auquel s’invite l’Éternaute himself. hasarde un personnage. Assertion programmatique que l’auteur fait sienne pour restituer, au plus près, l’essence d’un génie martyr perdu en son labyrinthe.
