On connaît l’histoire tragique du dodo, totalement éteint en raison des activités humaines. Aujourd’hui, ce type de récits se répète: oiseaux, mammifères, amphibiens, desmenacées par la sixième extinction de masse. À ce drame qu’est la crise du vivant, dont nous sommes responsables, une part de l’humanité répond avec dévouement. Le combat pour sauver certaines espèces engendre de belles histoires. Celle du kakapo en fait partie. Derrière de solides explications scientifiques et quelques traits d’humour, l’ouvrage d’Étienne Danchin est émouvant d’optimisme. Il était une fois le kakapo. Cet oiseau vert au drôle de nom vit au fin fond de la Nouvelle-Zélande, son seul habitat. L’espèce est unique en son genre, pouvant prétendre au titre du plus lourd perroquet au monde, et ne sachant pas voler, malgré des ailes, à quoi s’ajoute un système de reproduction pour le moins original. Avec l’arrivée des humains, les menaces se sont accumulées sur sa préservation, jusqu’à ce que sa disparition semble inéluctable. Mais cette issue a pu être évitée grâce à un sauvetage aussi formidable que rocambolesque - dont Étienne Danchin nous conte les étapes, méthodes et rebondissements. En plus d’être le récit passionnant d’une épopée scientifique, est un appel: c’est la connaissance profonde du vivant qui nous aide à réparer les dégâts. L’auteur montre combien ce sauvetage emblématique est une leçon politique sur l’urgence d’une meilleure interaction entre science et société.
