« François est prêt. » Ce ne sont que trois petits mots de Jean-Luc Mélenchon, glissés au milieu d’un tweet, en pleine bataille des retraites, et que beaucoup voient déjà comme un passage de flambeau du maître à son élève. Ce n’est pas la première fois que l’Insoumis en chef chante les louanges de François Ruffin. En novembre 2022, dans Le Monde, il disait déjà « avoir un faible » pour lui. Voici le député de la Somme aujourd’hui jeté dans le grand bain de la succession et, surtout, de la prochaine élection présidentielle, par celui qui trois fois s’y noya. Mais derrière ce que l’on voit, il y a ce qui est, et Jean-Luc Mélenchon est et restera un socialiste. « Un socialiste de la pire espèce, confia un jour malicieusement Benoît Payan, le maire de Marseille. Un mitterrandiste! » Comme l’homme de 1981, Mélenchon est de ces monarques de la politique qui voient des requins chez leurs dauphins. François Mitterrand s’amusait avec ses trois enfants terribles, tantôt Laurent Fabius, tantôt Jack Lang, tantôt Lionel Jospin. Mélenchon, lui, s’amuse avec Ruffin.
Les larmes de Ruffin
Ce qui ressemblait à un tweet laudateur à l’égard d’un héritier potentiel n’en est pas un, tous les Insoumis et les vieilles connaissances de Jean-Luc Mélenchon en conviennent. « Je trouve étrange qu’il adoube François comme notre futur candidat après l’avoir écarté de la direction de La France Insoumise. C’est pour le moins une contradiction », sourit Clémentine Autain, députée Insoumise elle aussi en conflit avec le leader. Le socialiste Jérôme Guedj, ex-compagnon de route de Mélenchon