OUTH BY SOUTHWEST (SXSW), la grand-messe annuelle d’Austin, Texas, n’a pas encore retrouvé l’affluence pré-Covid. Et si les festivals film, TV et comedy y ont pris une place importante, la musique est toujours partout dans la ville – on croise même Cerrone sur Sixth Street, entre un saloon et un tattoo shop –, mais c’est bien dans le Off que se cache dorénavant le vrai et authentique Austin. Sur South Congress Avenue, par exemple, quartier branché que l’on rejoint depuis downtown en traversant la rivière Colorado. Steve Wertheimer y anime une véritable qui programme soul et R’n’B vintage, par ailleurs QG de Monsieur Jimmie Vaughan. Et c’est dans le vaste patio du C-Boy’s que la magie s’est produite, régalant un public de 7 à 77 ans, cinq jours durant. Soit SoCo Stomp!, la nouvelle création de Wertheimer, festival gratuit fort d’une programmation impeccable et variée (blues, rock, zydeco, soul) dont on retiendra Calder Allen, grand échalas coiffé d’une casquette de pêcheur, vocalement pas très loin d’un Dylan LeBlanc. Ce protégé de Charlie Sexton va faire parler de lui. On n’a pas non plus perdu une miette du set de Ray Wylie Hubbard, 73 ans au compteur mais revigoré par le groupe de petits jeunes qui l’accompagne, dont son fils, Lucas, à la guitare. L’auteur de l’hymne “Up Against the Wall, Redneck Mother” popularisé par Jerry Jeff Walker dans les années 1970, s’appuie sur un répertoire récent, aux textes souvent truculents, comme ce “Snake Farm”, repris en chœur par tout le public, ou bien le final . À l’intérieur du C-Boy’s, les groupes, et pas des moindres, se succèdent sur la scène: gros coup de cœur pour The Last Jimenez, l’un des nouveaux combos les plus excitants de la ville, quelque part entre les Fabulous Thunderbirds et Little Feat! SoCo Stomp! rappelle avec émotion l’ambiance des premières éditions de South By Southwest.
