«Tu comprends, j’étais chez moi», nous dit-il sur un ton sobre, de sa voix calme, posée, articulée. Ainsi s’exprime Jacky Ickx, non pas à propos de Bruxelles où il est né le 1 er janvier 1945, de Braine-l’Alleud où il a vécu, ou bien du sud de la France, ou encore de l’Afrique. «Chez moi », c’est le Nürburgring, le vrai, qu’on appelle aujourd’hui la Nordschleife ou « l’enfer vert des pilotes de course», avec ses 22,810 kilomètres et ses plus de soixante-dix virages. Mais nous retrouverons plus loin dans ces lignes en quelles circonstances ce pilote exceptionnel, jeune d’esprit, un brin provocateur, a prononcé ces mots.
Dans les traces de son père
Il est né le 1 er janvier 1945 dans une famille où l’on sait parler sports mécaniques. Les biographies rapportent que son père, Jacques Ickx, partagea l’habitacle, comme copilote, d’une Jaguar XK120 avec Johnny Claes, jazzman réputé, passionné de F1, pour gagner le célèbre marathon Liège-Rome-Liège. Ce Johnny Claes qui ramena avec lui d’Italie son chef mécanicien Roberto Bianchi, père de Lucien et de Mauro, ce dernier étant le grand-père de Jules Bianchi. Mais Jacques Ickx tire ses lettres de noblesse plutôt de sa plume de journaliste et d’écrivain. La littérature automobile lui doit un excellent et irremplaçable Ainsi naquit l’automobile qui met fin à toutes les interprétations faussement historiques de la naissance de la première auto.
Pas étonnant donc de retrouver Jacky, d’abord sur des motos d’enduro, puis au volant de petites berlines,