Depuis quatre ans, le New York Times alimente une rubrique baptisée “Overlooked No More”, page de nécrologies rendant hommages à des artistes, scientifiques ou activistes remarquables ayant disparu il y a des décennies, voire des siècles. Mais qui, en raison de biais racistes ou sexistes, avaient vu leur mort négligée (“overlooked” en anglais) par les chroniqueurs de l’époque. Les rayons biographies des librairies sont saisis du même devoir de réparation, et voient leurs étagères ployer sous le poids des œuvres consacrées à de grandes figures féministes disparues.
Signe des temps, le, ressort au cinéma. de Janet Malcolm, redonne profondeur et nuance à la poétesse Sylvia Plath, suicidée il y a cinquante ans. Dans , Julie Duchatel retrace, en le romançant un peu, le destin méconnu de la résistante, ancienne élève de Simone de Beauvoir devenue son amante et amie. Comment interpréter cette fascination pour ces femmes en noir et blanc, dont les discours vibrants au français suranné tournent sur les réseaux sociaux sous la forme de petites vidéos de l’INA? Elles qui ont été ignorées, voire dénigrées, voient-elles enfin leur importance réhabilitée? Ou doiton comprendre qu’une bonne féministe, pour l’opinion publique, est une féministe morte?