NOS EXPERTS
Dr RÉMY COLLOMP pharmacien chef de pôle du CHU de Nice, membre de la Société française de pharmacie clinique (SFPC)
Dr ÉTIENNE COUSEIN pharmacien praticien hospitalier au CHU de Lille, maître de conférences associé à l’université de Lille.
Des maux de ventre ou de tête, des somnolences : pour bien des patients, les effets secondaires des médicaments (EIM) se réduisent souvent à une (longue) liste figurant sur une notice lue en diagonale. Autant dire, une formalité ou presque.
Des effets souvent connus et limités
Et il est vrai que rappelle le Dr Rémy Collomp, pharmacien en chef au CHU de Nice. Dans la comme le Code de la santé publique définit les EIM, peut aussi être à l’origine de phénomènes beaucoup plus graves (chutes, effets hémorragiques, insuffisance rénale, etc.). À ce titre, le rapport IATROSTAT, étude prospective publiée en 2022 par le Réseau français des centres régionaux de pharmacovigilance, dresse un bilan a priori assez inquiétant : les EIM seraient responsables en France de près de 212 500 hospitalisations en services de courts séjours et 2 760 décès par an. En 2018, 8,5 % des hospitalisations auraient ainsi été consécutives à un EIM, un chiffre qui aurait plus que doublé en dix ans.