<< Errer nonchalamment dans les bois et dans la campagne, prendre çà et là tantôt une fleur, tantôt un rameau, brouter son foin presque au hasard », prêche Jean-Jacques Rousseau dans ses Confessions. Maints romanciers, poètes et philosophes ont attrapé comme lui le virus de l'errance.
DE L'ARISTOTE PÉRIPATÉTICIEN
Parmi eux, Friedrich Nietzsche, qu'on a pu croiser jadis en Suisse,: prophète qui cherche . Déclinée à l'infini, l'image de l'écrivain-poète-voyageur et raisonneur a inspiré tant d'écrivains, de Jack Kerouac à Jack London, de Frison-Roche à Éric-Emmanuel Schmitt qu'elle est devenue un genre littéraire en soi. Nietzsche ajoutait que ce dépassement exige qu'on Ce qui nous ramène au placide Rousseau, qui rendait grâce à l'oisiveté qui pousse à la flânerie. Un comme l'appelaient les Romains, qui, parce qu'il nous voue au caprice du moment, favorise une forme de rêverie méditative. C'est au fond celle du « philosophe promeneur », celle de l'Aristote péripatéticien qui réfléchit tout haut en vaquant de conserve avec ses élèves. C'est encore celle qui anime aujourd'hui le philosophe Roger-Pol Droit et le neurologue Yves Agid, tous deux finissant par convenir, au terme d'une série de six que l'exercice comme l'ont prouvé 1.