L’écrivain à succès et homme politique s’inquiète de la montée en Italie d’une droite de plus en plus dure et d’une gauche au wokisme affirmé.
Il connaît la politique italienne comme personne. Ancien conseiller politique de Matteo Renzi, Giuliano da Empoli, l’auteur du best seller Le Mage du Kremlin et des Ingénieurs du chaos (qui vient de sortir en poche chez Folio), décrypte pour L’Express l’ascension éclair de Giorgia Meloni.
Six mois après l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, êtes-vous rassuré ou inquiet ?
Je ne suis pas rassuré du tout ! Certes, le fascisme n’est pas de retour, mais nous voyons émerger une sorte comme deux rails parallèles qui progressent ensemble. Sur la scène internationale, Giorgia Meloni montre une réelle volonté de ne pas faire de vagues. Elle s’efforce de trouver une entente avec Bruxelles, elle s’aligne sur les positions de l’Otan… Mais en Italie, elle prend des positions très dures – qu’il s’agisse du blocage du navire en novembre ou de ses propos xénophobes après le naufrage du bateau de migrants, le 26 février. Même dans l’écosystème, très dégradé en Italie, des médias et de l’opinion publique, cette attitude a choqué. Mais c’est sa stratégie : tenir en permanence un double discours.