a consisté d’abord, avant d’arriver sur ordinateur, en des dizaines de cartons de recherches bibliographiques – récits médiévaux, autobiographies de prince aztèque ou d’esclave, carnets de voyage de conquistadors et j’en passe – que j’ai transformées ensuite enà un logiciel sommaire de reconnaissance vocale, sauf que cet outil à vocation administrative était très prude – il transformait “merde” en “mère de” – et simplificateur, du genre à mettre des points finaux au milieu de mes cascades de subordonnées, donc autant taper moi-même. Ne sacralisant pas l’écriture, n’ayant ni routine ni bureau, j’écris n’importe où : sur la table de ma cuisine, allongé par terre à côté de mon petit garçon qui joue, dans le bus, au café… et c’était très agréable, pour ce roman qui se déroule dans des passés lointains, d’être ainsi enrobé d’éclats de voix très contemporains. »
