La Formule 1 redevient une discipline à la mode. Les tribunes sont pleines tous les week-ends, certains Grands Prix ont accueilli 400000 personnes l’an passé. A la télévision, Canal+ a doublé son audience en sept ans, atteignant une moyenne de 1,21 million de téléspectateurs l’année dernière. Surfant sur cette vague, l’organisateur du championnat a concocté la plus longue saison de l’histoire, avec 23 Grands Prix. Les pays se bousculent pour intégrer le calendrier en proposant des sommes parfois déraisonnables, comme le Qatar, qui fait son retour. Dans ce contexte, le Grand Prix de France n’a pas pu suivre, et disparaît malheureusement du programme. Pour son développement, la F1 a choisi de privilégier le Moyen-Orient et les Etats-Unis. Après Austin en 2012 et Miami apparu l’an passé, une troisième course américaine s’ajoute à la liste : Las Vegas, un événement attendu par tous les pilotes, les sponsors et les célébrités. Voir des F1 débouler à 300 km/h de nuit, entre les casinos, devrait être une expérience grandiose, symbolisant la volonté de faire de la F1 un spectacle autant qu’un sport. L’augmentation de trois à six sprints, ces courses sur 100 km organisées le samedi, participe également au même objectif.
Trois équipes de pointe
Sportivement, la stabilité du règlement technique – après la révolution orchestrée en 2022 – permettra un resserrement de la hiérarchie. En tête du peloton, une lutte entre Red Bull, Ferrari et Mercedes devrait animer la saison. Ces trois écuries ont toutes de bonnes raisons de croire en leurs chances. Si Red Bull a dominé la saison dernière, avec dix-sept victoires en vingt-deux courses, elle peut craindre que la hausse obligatoire du fond plat de 15 mm imposée cette année ne perturbe son efficience aérodynamique. Surtout, reconnue coupable de dépassement du budget autorisé en 2021, l’écurie autrichienne a été pénalisée d’une réduction de 10 % de l’usage de sa soufflerie. Cela devrait avoir un impact sur son programme de développement, et donc sur sa compétitivité au fil de la saison. Néanmoins, avec une équipe technique inchangée et Max Verstappen au volant, Red Bull se présente en favori, au moment d’aborder une saison pouvant mener le Néerlandais vers un troisième titre consécutif. “Nous pensons avoir une voiture compétitive, mais nous cherchons toujours plus de performance, commente Verstappen. La clé sera de bien débuter la saison, puis de faire évoluer continuellement la monoplace. Il sera quasiment impossible de reproduire une saison aussi réussie que 2022, mais nous allons essayer.”
La Scuderia reprise en main par Vasseur
Recordman des victoires en une saison avec ses quinze succès l’an passé, Max Verstappen sera toujours épaulé par son lieutenant Sergio Pérez. La saison dernière, un homme s’était intercalé entre les deux pilotes Red Bull au championnat : Charles Leclerc. Malgré ses trois victoires, le Monégasque avait terminé l’année déçu, meurtri par les occasions manquées à cause de trop nombreuses erreurs de son équipe. Cet hiver, Ferrari a procédé à un grand changement à sa tête : Mattia Binotto a été remplacé par Frédéric Vasseur, à la satisfaction de Charles Leclerc. assène le Monégasque. Alors que Ferrari court derrière le titre pilotes depuis 2007, l’arrivée de Vasseur pourrait être déterminante. explique le Français. Vasseur assure que ses deux pilotes, Leclerc et Sainz, seront traités à égalité, cependant le Monégasque a la carrure et le talent d’un leader. L’an passé, après un excellent début, Ferrari avait marqué le pas, contrairement à Mercedes, auteur d’une entame cauchemardesque, mais capable de remporter l’avant-dernière course de la saison. Un maigre butin pour l’écurie allemande, qui avait décroché assure Toto Wolff, le patron. La nouvelle machine, qui retrouve la couleur noire, garde sa silhouette atypique. affirme Hamilton. L’évolution de sa relation pour l’instant sans nuage avec son coéquipier George Russell sera à surveiller, car, l’an passé, le jeune Britannique a devancé son aîné. Lewis Hamilton veut oublier la plus mauvaise saison de sa longue carrière, la seule achevée sans la moindre victoire et en dehors du top 5 au championnat. A 38 ans, la conquête d’un huitième titre, qui ferait de lui le plus grand pilote de l’histoire, reste une obsession.